La voix du Nord- 24/03/2015
Avant l’élection de trois élus du Rassemblement Bleu Marine aux dernières municipales, le FN n’était plus présent dans la commune depuis plus de dix ans. Mais les bons résultats des élections départementales des candidats neuvillois risquent de conforter leur ancrage local.

Virginie Rosez et Christophe Marecaux : deux élus neuvillois encore inconnus il y a un peu plus d’un an. Avant leur élection aux dernières municipales. Dimanche, le duo a réuni un plus de 1 600 votes en sa faveur, profitant sûrement d’une arrivée surprenante dans la commune. Effectivement, en mars 2014, la tête de liste, Virginie Rosez – parachutée par le parti après le dérapage d’un précédent candidat – bousculait les pronostics, chassant sur les terres de la majorité et des deux autres groupes d’opposition. La mère de famille enterrait le PS et devenait conseillère municipale avec deux autres élus du groupe Rassemblement Bleu Marine. Neuville-en-Ferrain n’avait plus eu d’élus frontistes depuis les municipales de… 1995. Ces derniers avaient d’ailleurs disparu du paysage politique dès 2001.
Plus de dix ans après, le FN est donc de nouveau présent. Une présence qui s’est dessinée progressivement au fil des élections. Et à laquelle, aujourd’hui, les Neuvillois semblent « s’attacher ».
Des candidats du cru
Pour les grands rendez-vous, à la présidentielle par exemple, le Front national dépassait les 1 000 votants au premier tour. Se plaçant même en tête en 2002. En revanche, cinq ans plus tard, Jean-Marie Le Pen atteignait à peine les 800 voix. Effet miroir, la même année, Christian Baeckeroot, le candidat tourquennois aux législatives, ne réunissait qu’un peu plus de 300 voix quand en 2004, Carl Lang pour les régionales, montait à plus de 1 000.
L’après 2010
Il faut attendre 2010 et la première campagne des régionales pour Marine Le Pen, pour voir le FN repartir. Et la dédiabolisation du parti faire effet. L’année suivante, un illustre inconnu, Alexander Kis, arrive à convaincre près de 1 400 Neuvillois. En 2012, on reste sur le même rythme avec les législatives et présidentielle. Les Neuvillois placent d’ailleurs Marine Le Pen derrière Sarkozy au premier tour avec près de 1 500 voix. Mieux que son père.
Dans le même temps, la commune s’agrandit, de nouveaux quartiers s’érigent, la population s’accroît. 2014 sonne l’heure du retour aux affaires locales. Et 2015 conforte le choix de présenter deux candidats du cru. Virginie Rosez et Christophe Marecaux explosent les 766 voix d’Alexander Kis aux cantonales de 2011. À eux deux, ils engrangent plus de 1 300 voix à Neuville-en-Ferrain. Et surtout marquent un territoire qui semblait attendre l’arrivée d’une droite plus musclée…